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Une étude révèle que les infrastructures cyclables montréalaises ne sont pas en adéquation avec la demande

Selon un nouvel instrument de mesure, la micromobilitĂ© n’occupe que 2Ěý% de la chaussĂ©e, malgrĂ© des besoins mesurables plus grands dans certains arrondissements
±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 18 August 2025

Les bandes cyclables, les stations BIXI et les autres infrastructures de micromobilitĂ© n’occupent que 2Ěý% des rues montrĂ©alaises, mĂŞme dans les quartiers oĂą la demande justifierait davantage d’amĂ©nagements, selon une nouvelle Ă©tude menĂ©e par une Ă©quipe de recherche de l’UniversitĂ© McGill, qui estime que l’instrument mis au point pour parvenir Ă  ces conclusions peut Ă©galement aider Ă  Ă©valuer l’état des lieux dans d’autres villes.

«ĚýCet outil de diagnostic est particulièrement utile pour cerner les endroits oĂą l’espace est insuffisantĚý», explique DanielĚýRomm, doctorant au DĂ©partement de gĂ©ographie de l’UniversitĂ© McGill et auteur principal de l’étude. «ĚýC’est très intuitifĚý: en calculant le nombre de mètres carrĂ©s par voyageur, il est facile de comprendre si les infrastructures suffisent Ă  la demande.Ěý»

Si les urbanistes connaissent le nombre de kilomètres de bandes cyclables que compte leur ville, l’étude a néanmoins permis de calculer la superficie consacrée à la micromobilité sur l’ensemble du réseau routier et d’établir un parallèle avec les habitudes réelles de déplacement de la population. L’équipe a combiné des données géométriques à haute résolution des rues de Montréal avec les données d’enquêtes régionales sur les déplacements.

Les rĂ©sultats rĂ©vèlent un dĂ©sĂ©quilibre flagrantĚý: les voitures occupent près de 98Ěý% des voies de circulation, alors qu’elles ne reprĂ©sentent qu’environ 95Ěý% des dĂ©placements. La micromobilitĂ© – qui mise notamment sur les vĂ©los, les vĂ©los Ă©lectriques et les trottinettes – explique les 5Ěý% restants, sauf qu’elle accapare Ă  peine 2Ěý% de la chaussĂ©e.

Dans des arrondissements comme Le Plateau-Mont-Royal et Rosemont–La Petite-Patrie, oĂą la micromobilitĂ© est particulièrement populaire, le dĂ©sĂ©quilibre est encore plus criant. Selon l’étude, dans Le Plateau-Mont-Royal, 22Ěý% des dĂ©placements relèvent de la micromobilitĂ©, mais les infrastructures rĂ©servĂ©es Ă  cette dernière occupent toujours moins de 5Ěý% des voies publiques.

L’équipe de recherche s’est intéressée plus particulièrement aux infrastructures dédiées à la micromobilité, à savoir les pistes cyclables, les voies réservées aux vélos et les stations BIXI.

«ĚýNous avons constatĂ© que les infrastructures de micromobilitĂ© occupent une très faible partie des voies publiques montrĂ©alaisesĚý», prĂ©cise DanielĚýRomm. «ĚýMĂŞme si on les doublait, elles ne reprĂ©senteraient encore qu’une infime proportion.Ěý»

C’est exactement ce que l’équipe de recherche a voulu vĂ©rifier. Elle a modĂ©lisĂ© diffĂ©rents scĂ©narios futuristes, dont un dans lequel toutes les infrastructures de micromobilitĂ© Ă©taient doublĂ©es. RĂ©sultat? Des gains importants pour les cyclistes, sans incidence notable sur l’espace rĂ©servĂ© aux voitures, qui dĂ©passait toujours 90Ěý% dans tous les arrondissements.

«ĚýLes infrastructures de micromobilitĂ© n’occupent qu’une infime portion de la chaussĂ©e », affirme DanielĚýRomm. «ĚýIl y a suffisamment d’espace disponible pour ces infrastructures sans que l’espace relatif allouĂ© aux automobiles doive ĂŞtre amputĂ©.Ěý»

ł˘â€™i˛Ô»ĺľ±ł¦±đ Equal Infrastructure Allocation

ł˘â€™Ă©tłÜ»ĺ±đ a donnĂ© naissance Ă  un nouvel instrument, l’indice d’allocation Ă©quitable des infrastructures ou Equal Infrastructure Allocation (EIA), qui compare l’espace dĂ©diĂ© aux infrastructures disponibles par voyageur pour diffĂ©rents modes de transport. L’équipe de recherche espère que cet instrument aidera les urbanistes Ă  expliquer et Ă  dĂ©fendre les projets de rĂ©affectation qui se heurtent souvent Ă  l’opposition des automobilistes.

«ĚýSi les gens comprenaient mieux le peu d’espace nĂ©cessaire aux cyclistes, Ă©tant donnĂ© la faible empreinte au sol de leur mode de transport, ils seraient peut-ĂŞtre moins rĂ©ticents Ă  partager la chaussĂ©e avec eux », suggère DanielĚýRomm.

Bien que l’indice EIA ait été développé pour Montréal, les membres de l’équipe de recherche affirment que leur méthode est facilement adaptable à d’autres villes. L’utilisation de cette méthode pourrait contribuer à faire ressortir les inégalités dans l’aménagement urbain et à soutenir les efforts visant la mise en place de systèmes de transport plus sûrs et plus équitables.

ł˘â€™Ă©tłÜ»ĺ±đ

ł˘â€™Ă©tłÜ»ĺ±đ , par DanielĚýRomm, JosĂ© Arturo Jasso Chávez, Lexi Kinman, Pegah Salsabilian, GrantĚýMcKenzie et KevinĚýManaugh, a Ă©tĂ© publiĂ©e dans leĚýJournal of Cycling and Micromobility Research.

ł˘â€™Ă©tłÜ»ĺ±đ a Ă©tĂ© financĂ©e par l’UniversitĂ© McGill dans le cadre de l’Initiative systĂ©mique de McGill sur la durabilitĂ©, par le Fonds de recherche du QuĂ©bec ainsi que par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada par le biais des bourses d’études supĂ©rieures du Canada Vanier. Elle se base sur des donnĂ©es fournies par la Ville de MontrĂ©al, l’Agence de mobilitĂ© durable, BIXI MontrĂ©al, l’AutoritĂ© rĂ©gionale de transport mĂ©tropolitain (ARTM) et Statistique Canada.

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