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Des déchets marins transformés en une solution durable pour le traitement des plaies et la fabrication d’appareils portables

Des scientifiques de l’Université McGill créent un bioadhésif ultrarésistant plus écologique et plus sûr que les autres produits couramment utilisés
±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 31 July 2025

Une équipe de recherche interdisciplinaire de l’Université McGill a mis au point une colle médicale ultrarésistante et respectueuse de l’environnement fabriquée à partir de déchets marins. Ce bioadhésif ouvre la voie à des applications prometteuses dans le traitement des plaies, la chirurgie, l’administration des médicaments, les dispositifs portables et les implants médicaux.

« Pour de nombreuses interventions médicales, nous avons vraiment besoin de colles qui peuvent refermer des plaies ou faire adhérer fortement quelque chose à la peau », déclare Audrey Moores, professeure au Département de chimie.

« Beaucoup de produits bioadhésifs renferment des composés toxiques. Nous avons besoin de nouveaux matériaux qui possèdent à la fois une forte adhérence et une grande résistance à la fatigue, soit la capacité de résister à des tractions répétées », explique la Pre Moores.

Audrey Moore et Jianyu Li, coauteur principal, professeur agrégé au Département de génie mécanique et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en réparation et régénération des tissus, ont présenté leurs conclusions dans l’article « Nanowhisker glues for fatigue-resistant bioadhesion and interfacial functionalization », publié dans Nature Communications.

Des nanofibres d’origine naturelle confèrent à la colle sa résistance

Le nouveau bioadhésif est composé de chitosane, forme chimiquement modifiée de la chitine, qui est un composant naturel de l’exosquelette des crustacés et de certains champignons.

Les chercheurs ont modifié le chitosane pour lui donner une forme de nanofibre – caractéristique essentielle à l’efficacité du bioadhésif – en utilisant un procédé mécano-chimique mis au point par les coauteurs Audrey Moores et Edmond Lam dans des études précédentes.

« Nous manipulons chimiquement ce matériau pour le transformer en nano-chitosane, qui possède toute une gamme de propriétés que nous pouvons affiner. À partir de ce nanomatériau, nous pouvons fabriquer une nanocolle », précise la Pre Moores.

Les ultrasons transforment les nanofibres en structures entrelacées

Pour faire pénétrer la nanocolle dans la peau, les chercheurs utilisent une technologie à ultrasons mise au point par le groupe du Pr Li. Lorsqu’elles sont exposées à des ondes sonores, les nanofibres adhèrent fermement à la peau et s’imbriquent les unes dans les autres pour former une structure rigide et résistante qui accentue considérablement la force et la durabilité de la colle.

« Imaginez que vous avez un pansement sur la main. Il tient difficilement en place parce que votre main bouge beaucoup », illustre la scientifique.

« Pour que le pansement adhère, la colle doit pénétrer dans la peau. C’est pourquoi nous avons utilisé des micro-aiguilles ou des ultrasons. »

« Nous avons été surpris de constater que les ultrasons étaient essentiels à la fabrication d’une colle forte. En cherchant à faire adhérer la nanocolle à la peau, nous avons constaté que les ultrasons participaient à la construction d’un réseau interconnecté complexe de nanostructures. Ces colles à base de nanofibres sont tout simplement meilleures que les colles actuellement disponibles sur le marché. »

Selon les scientifiques, les nanostructures offrent des perspectives prometteuses au-delà des soins de santé, dans de nombreux contextes d’ingénierie.

Hypoallergénique et potentiellement végétalien

Le bioadhésif est également entièrement biocompatible, même pour les personnes allergiques aux fruits de mer.

« Les personnes allergiques aux crustacés ne sont pas allergiques à la chitine mais aux protéines, que nous pouvons éliminer pendant la fabrication pour éviter les réactions allergiques. »

« En théorie, nous pourrions également fabriquer une version végétalienne à partir de champignons », ajoute la Pre Moores.

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L’article « Nanowhisker glues for fatigue-resistant bioadhesion and interfacial functionalization », par Audrey Moores, Jianyu Li, Shuaibing Jiang, Tony Jin, Tianqin Ning, Zhen Yang, Zhenwei Ma, Ran Huo, Yixun Cheng, Davis Kurdyla, Edmond Lam et Rong Long, a été publié dans Nature Communications.

Cette recherche a été financée par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, le programme Océans du Conseil national de recherches Canada, la Fondation canadienne pour l’innovation, les National Institutes of Health des États-Unis, le Programme des chaires de recherche du Canada, le Centre en chimie verte et catalyse du Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies, ainsi que l’Université McGill.

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